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Crac
Livre numérique
Edité par POL Editeur - 2019
"Entre Lawrence et moi, il y a au moins ceci de commun qu’à un peu plus d’un demi-siècle de distance, nous avons passé l’un et l’autre une partie de notre enfance à Dinard." De là à vouloir partager avec le futur Lawrence d’Arabie quelque chose de plus, et à partir sur ses traces, aujourd'hui, parmi les forteresses croisées du Moyen-Orient…
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Des chevaliers croisés aux soldats de Bachar el-Assad
Jean Rolin fait partie, comme Jean-Paul Kauffmann, de ces journalistes qui écrivent mieux qu'un certain nombre de romanciers professionnels. Et la réalité dépassant parfois la fiction, leurs récits surpassent fréquemment les créations de leurs cousins auteurs. "Crac" (pourquoi avoir adopté cette graphie ambivalente plutôt que "krak", plus répandue me semble-t-il, ni l'auteur ni l'éditeur ne l'explique) aurait pu être sous-titré "Dans les pas de T.E. Lawrence". Avant d'accéder à la gloire militaire sous le nom de Lawrence d'Arabie pour son rôle dans cette région du monde pendant la Première Guerre mondiale, Lawrence avait en effet rédigé une thèse sur les châteaux forts édifiés par les croisés au Moyen Orient huit siècles auparavant et pour ce faire avait parcouru (à pied, principalement...) la région afin d'observer de visu la quasi-totalité des forteresses franques. Jean Rolin, tout comme Lawrence, a passé une partie de son enfance à Dinard mais, non content de retrouver les plages de la côte d'Émeraude ou les villas Belle Époque que le jeune Lawrence avait pu connaître, il a eu envie de revoir les paysages et les monuments vus et décrits par l'étudiant en histoire dans sa thèse et sa correspondance. Évidemment, en 2017-2018, la situation dans la Syrie de Bachar el-Assad est plus compliquée que celle de ce morceau de l'empire Ottoman au début du XXe siècle. Jean Rolin, au cours de son périple, a souvent été "accompagné" par des soldats plus ou moins amènes et serviables, et le passage de certains checkpoints s'est révélé délicat. Son récit, néanmoins, revenant régulièrement aux écrits de Lawrence et à ceux afférents d'universitaires ou de chercheurs, et bien que très factuel – c'est le moins qu'on puisse attendre d'un journaliste –, est constamment irrigué par un humour léger qui en rend la lecture tout à fait plaisante.
Elie Olivier - Le 30 juin 2019 à 12:22