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Godrèche, Judith (Réalisateur)

Le come-back d'une actrice française jadis célèbre, puis exilée à Los Angeles, s'avère plus compliqué que prévu. Judith Godrèche met en scène son double de fiction dans cette série d'une drôlerie fantasque, qui lui permet de peindre sans fard de sombres réalités.

Débâcle en fanfare

Rien ne lui sera épargné : ni la comparaison constante avec Juliette Binoche, à qui l’on propose tous les rôles qui pourraient lui échoir, ni l’humiliation dans un show télévisé de mauvais goût, ni les réflexions blessantes, involontaires ou pas (''C’est pas Judith Godrèche ? — Non, je crois qu’elle est devenue architecte...''), ni les railleries de sa fille, ni les accès de toux des psychologues confrontés à ses délires mégalomanes… Qu’importe : munie d’une grandiloquence loufoque qui la rend d'emblée attachante, l'icône déchue, drapée dans d’improbables tenues de diva, s’accroche, persiste, intrigue, aidée par son agente (formidable Liz Kingsman), sans jamais s’abaisser à regarder en face le cruel destin réservé aux comédiennes "de classe B'' qui ont pris de l'âge. Truffée de seconds rôles hilarants (dont celui du toujours génial Laurent Stocker en riche producteur aux hobbies absurdes), cette série en forme d’autoanalyse loufoque et enlevée ne prend pas non plus de pincettes avec les plus sombres réalités du milieu. Par le biais du montage parallèle, le spectateur est ainsi projeté dans les coulisses d’une adolescence piétinée, à travers la relation que l’actrice a menée jadis avec un réalisateur de vingt-cinq ans son aîné, Pygmalion prédateur dont l’ombre néfaste s’étend jusqu’à la scène finale.

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Avis

Avis des professionnels

  • Entre réalité et fiction 5/5

    Surprise par cette série qui avait tout l'air d'une comédie sympathique mais qui m'a touchée en plein cœur ! J'ai tantôt ri, tantôt senti les larmes monter. Bravo à Judith Godrèche pour ce témoignage fort, sous forme d'autofiction.

    Clémence Chocq - Le 01 février 2024 à 15:50