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Tokyo, cataclysmes et renaissances
Vidéo numérique
Tokyo, aujourd'hui la plus grande agglomération au monde, avec 13,6 millions d'habitants, n'était au milieu du XIXe siècle qu'une ville modeste nommée Edo, dans un Japon encore féodal. En 1868, l'empereur Meiji, qui a décidé d'ouvrir son pays au monde en rivalisant avec les grandes nations occidentales, entreprend de moderniser à marche forcée la "capitale de l'Est", désormais siège du pouvoir. Un siècle et demi plus tard, cette mégapole futuriste en perpétuelle évolution, sous la menace quasi permanente de failles sismiques parmi les plus actives de la planète, semble toujours tournée vers l’avenir. Un art du renouvellement en partie hérité de son histoire, car détruite à deux reprises, la ville a su à chaque fois spectaculairement renaître de ses cendres : le 1er septembre 1923, le séisme du Kanto provoque un incendie géant qui fait 105 000 morts et détruit la quasi-totalité des quartiers historiques. Vingt ans plus tard, le 10 mars 1945, les Américains larguent sur la ville un déluge de bombes incendiaires pour forcer le Japon à capituler, tuant quelque 100 000 personnes et réduisant une seconde fois le centre à néant. L'incroyable résilience des habitants va à nouveau donner des ailes à la reconstruction. À partir de 1955, alors que s'ouvre pour le Japon une phase d'expansion économique sans équivalent, Tokyo, centre névralgique et vitrine de cette métamorphose, connaît un essor démographique, architectural et technologique extraordinaire pour devenir la capitale mondiale de la modernité. Regards nippons Les plus anciennes images filmées de Tokyo remontent à 1898, et on les doit aux frères Lumière. Mais des premiers tramways, tractés par des chevaux, aux bambins qui jouent dans les décombres de 1945, l'essentiel des merveilleuses archives utilisées dans ce documentaire proviennent de fonds japonais. En traversant le siècle grâce à elles, et en voyant vivre et revivre à travers ses habitants cette ville à nulle autre pareille, on a souvent le sentiment que le Ozu des Gosses de Tokyo se tient derrière la caméra. Délicatement colorisées, du moins pour les images antérieures aux années 1950, elles offrent un voyage dans le temps aussi instructif qu'émouvant.