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Yves Montand entre en scène
Vidéo numérique
À l’occasion d’un double anniversaire, les 100 ans de sa naissance et les 30 ans de sa disparition, un délicieux portrait en forme de tour de chant de celui qui fut un incomparable artiste de music-hall.
Avant un concert, qu’il voyait comme "un 10 000 mètres" au cours duquel on perd "entre 1,8 et 2 kilogrammes", il s’entraînait comme un athlète. Issu d'une famille d'immigrés italiens, vivant dans les quartiers pauvres de Marseille, Yves Montand commence à travailler à l'usine à 11 ans. Il rêve de se produire sur la scène music-hall, alors foisonnante, de la cité phocéenne. Le jour où ce timide a l'audace de solliciter une répétitrice, celle-ci lui assène qu'il mange les mots, et ne chante ni juste, ni en mesure. Yves Montand va gommer ses défauts jusqu'à séduire les salles parisiennes par son physique, sa voix et son jeu de scène. À l'affût de nouveaux talents et amants, Édith Piaf le repère et lui apprend les ficelles du métier. Le jeune chanteur découvre à son contact de nouveaux auteurs comme Jacques Prévert, dont les textes l'émeuvent profondément. La rupture surviendra quand Piaf commencera à voir en lui un rival.
Tour de chant
Orchestrant avec délice des archives d'interviews et surtout de concerts, à l'occasion des 100 ans de sa naissance et des 30 ans de sa disparition, cette "biographie musicale" de Montand revient sur les grandes étapes de sa vie de chanteur. Retraçant la rencontre déterminante avec Simone Signoret, sa plus sagace groupie, la tournée en URSS, le triomphe américain ou la rupture avec le communisme, il rappelle aussi quel prince du music-hall il fut. Travailleur acharné à l'oreille affûtée, mimant, boxant, chorégraphiant les morceaux, il s'empare de la scène avec un étourdissant mélange de combativité, de fragilité et de charme. À mi-chemin entre documentaire et tour de chant, ce film permet de savourer les interprétations aux petits oignons des incontournables "Chansonnette" ou "À Paris", mais aussi de titres méconnus comme le vachard et douloureux "Mon frère", le corrosif "Chat de la voisine" ou le protestataire "Casse-têtes".