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Le sang de nos ennemis
Livre numérique
Edité par Éditions Rivages - 2023
Marseille, 1962. Deux flics de "L'Evêché", comme on surnomme l'hôtel de police, sont appelés sur une scène de crime étrange en Camargue: un homme de type arabe est retrouvé vidé de son sang. A côté du cadavre, un jerrican rempli... de sang. Ce n'et que le début d'une série de meurtres qui va conduire ces deux enquêteurs que tout semble opposer sur les chemins d'un passé lourdement chargé. De la Résistance à la guerre d'Algérie, la ville de Marseille renferme bien des secrets.
- Classification
- Romans policiers
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Deux flics à Marseille
À l'été 1962, la "guerre d'Algérie" est théoriquement terminée, mais elle se prolonge en métropole avec les agissements meurtriers de l'OAS, farouchement opposée à l'indépendance de l'ancienne colonie et prenant pour cibles les supposés membres ou soutiens du FLN. Pourtant, quand sont découverts en Camargue un puis deux cadavres d'individus possiblement maghrébins, vidés de leur sang qui semble avoir été transvasé dans un bidon placé près des corps, la piste de l'OAS est jugée hasardeuse par le duo de policiers marseillais chargés de l'enquête : cette mise en scène n'est pas trop dans le style de l'organisation. Ce binôme de flics a tout du mariage de la carpe et du lapin : Louis Anthureau, frais émoulu de l'école de police, s'aperçoit rapidement que Jacques Molinari, son collègue bien plus âgé, ne partage pas ses idées issues de la doctrine du Parti communiste. Et alors qu' Anthureau débarque à Marseille, Molinari, lui, a l'air d'y connaître beaucoup de monde, en particulier du côté des hommes de l'ombre qui ne font pas étalage de leur pouvoir, conservant les habitudes de secret qui avaient cours dans la Résistance. Près de vingt ans après l'union sacrée contre l'occupant, Molinari, de par ses amitiés gaullistes, comme Anthureau à cause de ses parents communistes, vont devoir composer avec leurs désaccords et s'entendre sur un échange de bons procédés. Même si ce roman ressortit sans conteste au genre du polar (y compris, au départ, grâce à un savant imbroglio d'enquêtes a priori sans liens), l'auteur l'enrichit considérablement par les références historiques qu'il convoque et par la subtilité psychologique qu'il déploie tout du long (les deux flics ont en commun des rapports compliqués avec leur géniteur respectif encore en vie, sa mère pour l'un, son père pour l'autre), sans parler, c'est le cas de le dire, des dialogues sans défaut qu'il prête à ses personnages.
Elie Olivier - Le 07 novembre 2023 à 16:05 -
Marie-Françoise VILCHANGE - Le 08 juin 2023 à 09:50
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072198 - Le 03 juin 2023 à 12:41