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Les frères Morozov, mécènes et collectionneurs
Vidéo numérique
Le passionnant portrait de Mikhaïl et Ivan Morozov, flamboyants collectionneurs russes du tournant du XXe siècle.
À la fin du XIXe siècle, Moscou, florissante cité marchande et industrielle, devient l’un des foyers d’un renouveau artistique russe qualifié d’"âge d’argent". Dans le sillage du précurseur Pavel Tretiakov, qui ouvre sa galerie de peinture au public avant de la céder à la municipalité, et en parallèle de Sergueï Chtchoukine, héros d'une exposition à la Fondation Louis-Vuitton en 2016, les frères Morozov, eux aussi marchands de textiles, constituent, de 1890 à 1917, l’une des plus fabuleuses collections d’art impressionniste et moderne au monde. Descendants d’un serf qui a acheté sa liberté en 1821, Mikhaïl (1870-1903) et Ivan (1871-1921) héritent d’un empire industriel et de solides convictions progressistes. Ils installent des théâtres dans leurs usines et tiennent salon dans leurs hôtels particuliers peuplés de chefs-d’œuvre inestimables. Car les deux frères, formés à la peinture par des maîtres passés par la France, tel Constantin Korovine, ont été les premiers à se passionner pour les révolutions de l’art nées à Paris : Monet, Renoir, Cézanne, Van Gogh, Matisse, Denis ou encore Picasso côtoient dans leurs collections la production russe contemporaine. Nationalisées après 1917, celles-ci rejoignent en 1923 le Musée national d’art moderne occidental de Moscou, avant d’être sauvées en 1948 par les directeurs des musées Pouchkine et de l’Ermitage d'une destruction décrétée par Staline.
Mécènes oubliés
Émaillé d’archives, de focus sur des œuvres emblématiques et d’éclairages de spécialistes – dont Anne Baldassari, commissaire générale de l’exposition présentée à la Fondation Louis-Vuitton –, ce documentaire retrace la captivante saga des frères Morozov, figures hautes en couleur et oubliées de l’histoire de l’art.