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Toutes les histoires d’amour ont été racontées, sauf une
Livre numérique
Edité par Editions Gallimard - 2020
Où donc est passé Léo ? Son entourage s’interroge sur le mystère de sa disparition. Qui était-il vraiment ? Que fuyait-il ? S’il vit toujours, où est-il allé se perdre ? Nul ne se doute que, pour trouver des réponses à ses propres questionnements, Léo s’est réfugié derrière le miroir. Il vit désormais dans un autre monde, celui des séries télévisées, où tout fait écho, à sa mémoire comme à ses rêveries. Vingt ans après le succès de Saga, Tonino Benacquista nous rappelle que seule la fiction a le pouvoir de réparer le réel.
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La chambre noire du photographe
On a un peu l'impression, après avoir achevé la lecture de ce roman, que l'auteur a recyclé des nouvelles ou un roman trop court en introduisant un fil conducteur pour relier des histoires disparates. Le fil conducteur, c'est Léo, un jeune photographe qui commence à bien vivre de son art quand un accident opératoire transforme son doux visage en gueule cassée. Rompant avec sa fiancée, qu'il rend responsable de son état (elle a insisté pour qu'il consulte son père à elle, qui a pratiqué l'intervention), Léo constate qu'il n'est même plus capable, physiquement, de prendre des photos, de saisir des instants, des atmosphères qui de toute façon n'allument aucune émotion en lui. Ses promenades dans Paris, qui ont suscité tant de belles images, se muent en errances de SDF. Recueilli par un ami (le narrateur), il s'enfonce dans une dépression mortifère puis, devenu invivable et flanqué à la porte, disparaît des radars. En réalité, les droits de ses photos lui permettent de subvenir à ses besoins primaires et même de louer un studio qu'il convertit en une chambre noire d'un nouveau genre : le paysage qu'elle restitue est celui des séries qu'il y visionnera pendant des mois, reclus à l'intérieur, immergé dans des mondes imaginaires avec lesquels, peu à peu, il prendra ses distances. Ce sont des fragments plus ou moins étoffés de ces histoires que narre l'auteur, parallèlement au récit des tribulations de Léo, et parmi ces histoires prend place la chronique d'un amour malheureux dont un écrivain, immanquablement, est le héros : mise en abîme un peu convenue et nombriliste qui affaiblit le propos initial, même si, formellement, l'écriture est sans défaut.
Elie Olivier - Le 22 avril 2020 à 09:45